15 H 05 - 15 H 30 / Salle 1

LES TATOUAGES : Histoire et actualités

Docteur Louis Atallah - Dermatologue

Créer un tatouage, qu'il s'agisse d'un tatouage cosmétique (lèvres, sourcils...), ou d'un tatouage «artistique» , consiste à déposer dans le derme un pigment , à l'origine minéral, actuellement chimique, dont la taille rend son élimination par le macrophage impossible.

Ce geste micro-invasif est sujet à risques, en premier rang les risques infectieux «immédiats ou tardifs » (bactériens, viraux et mycobactéries..), puis les risques allergiques, d'exceptionnelles maladies systémiques (Sarcoïdose), et enfin sur le site du tatouage, cicatrices disgracieuses et apparition de lésions pseudo-tumorales voire tumorales ( hyperplasies , spino-cellulaire ..)

Avant l'apparition des lasers, l'élimination de ce pigment dermique nécessitait l'usage d'une meule ; ce geste permettait l'élimination du pigment mais laissait une zone blanche, voire atrophique rappelant le dessin du tatouage.

Un des premiers lasers utilisé était le Q Switch (nanoseconde) envoyant une énergie de longueur d'onde captée de façon préférentielle par la cible à détruire.

L'épiderme étant constitué à 90 % d'eau, l'idée est de soumettre le tatouage à un faisceau laser dont la longueur d'onde est absorbée de façon dominante et préférentielle par le pigment du tatouage, on peut ainsi traverser l'épiderme sans le léser, l'énergie absorbée par le pigment fait exploser ce dernier en une multitude de pigments de plus petite taille qui eux pourront être phagocytées et éliminés par voie urinaire.

Réglages, durée et puissance du spot laser doivent permettre de limiter la réaction aux seuls pigments. Ces premiers lasers étaient limités dans leur efficacité aux pigments bleu foncé et noir.

Dernier arrivé, le laser Pico-seconde a une durée de spot très courte donc plus efficace ; différentes longueurs d'onde permettent de réduire presque toutes les couleurs usuelles.( bleu vert jaune rouge)

Conseils aux patients : bien réfléchir à l'emplacement et au dessin ;

Éviter la couleur rouge, qui génère la plupart des complications observées ;

Choisir un tatoueur à l'hygiène irréprochable ;

Savoir que retirer un tatouage est onéreux et très douloureux.