9 h - 9 h 30 / Salle 2
Mise au point sur le diagnostic et le traitement de l'ostéoporose
(Femme et homme)
Docteur Anaïs ARBAULT, rhumatologue
L'ostéoporose est définie par une densité minérale osseuse diminuée, inférieure à 2.5 écarts type par rapport à des populations de référence. Elle est due à une altération de la microarchitecture osseuse, ayant pour conséquence la fragilisation des os et éventuellement la fracture. L'ostéoporose est une pathologie silencieuse avant l'événement fracturaire, souvent sous-estimée en pratique courante. Elle est insuffisamment dépistée par les médecins, ce qui peut pourtant être fait facilement par une densitométrie osseuse (DMO). Elle reste aussi insuffisamment traitée après fracture alors que le risque de cascade fracturaire est important. Il s'agit pourtant d'un problème majeur de santé publique, qui va s'accentuer au cours de ces prochaines années, avec le vieillissement de la population. En effet, après une fracture sévère ostéoporotique et notamment celle de l'extrémité supérieure du fémur (ESF), la moitié des patients ne retrouveront pas leur autonomie antérieure et le risque de décès dans l'année qui suit la fracture de l'ESF est 2 à 4 fois supérieur à celui d'une femme du même âge dans la population générale.
L'objectif de la prise en charge de l'ostéoporose est de prévenir ce risque fracturaire, si possible avant la survenue de la première fracture. Cela nécessite donc de dépister les patients à risque, grâce à une anamnèse ciblée. Elle permettra de préciser, d'une part les facteurs de risque d'ostéoporose (telle que la corticothérapie au long cours, les intoxications tabagiques, la consommation en calcium, les antécédents familiaux de fracture d'allure ostéoporotique...) et d'autre les risques de chute. Une fois les patients à risque ciblés, une DMO doit être proposée (attention aux critères de remboursement) et bien interprétée, ainsi qu'un bilan biologique de 1ère intention afin d'éliminer une cause d'ostéoporose secondaire.
Une fois le bilan réalisé, se discute la mise en route d'un traitement préventif de l'ostéoporose si elle est confirmée qui diminue le risque de fracture de + de 50%. Il faut en premier lieu insister sur les mesures hygiéno-diététiques, à savoir un apport calcique correct, une activité physique régulière en charge, l'arrêt des intoxications alcoolique et/ou tabagique éventuelle. Une supplémentation en vitamine D doit être proposée. La prévention des chutes est également essentielle. Un traitement médicamenteux pourra dans certains cas être associé selon les recommandations de la HAS mais aussi en discussion avec le patient, et en fonction de ses comorbidités. Il en existe plusieurs types : les anti-résorptifs, représentés par les biphosphonates qui sont le plus souvent utilisés, le raloxifène et le dénosumab, et un ostéoformateur, le tériparatide. L'observance, souvent mauvaise dans l'ostéoporose, doit être régulièrement évaluée. En cas d'échec ou de difficulté dans la stratégie thérapeutique, un avis spécialisé rhumatologique doit être pris.