10 H 35 – 11 H 05 / Salle 1
Loi Léonetti-Claeys : ce que tout
praticien/citoyen doit savoir !
Dr Arnaud Chèvre – Equipe mobile soins palliatifs – Hôpital de Beaune
La
loi Léonetti-Claeys promulguée le 2 février 2016 donne le cadre légal en
vigueur à ce jour de l’accompagnement de fin de vie ; elle fait suite à la
loi Léonetti du 22 avril 2005 et apporte des modifications importantes qui
méritent d’être connues de tout citoyen, et par conséquent et bien évidemment,
de tous les médecins.
La
loi précise que pour obtenir le meilleur apaisement possible de la souffrance,
il convient de mettre en place une formation initiale et continue dans le
domaine des soins palliatifs pour tous les soignants ; l’obstination
déraisonnable n’a pas lieu d’être ; une procédure collégiale s’impose dès
lors que le patient n’est pas en mesure de décider ; nutrition et
hydratation artificielles sont un traitement et non plus un soin, et peuvent
donc être arrêtés.
Le patient,
atteint d’une affection grave et incurable, a le droit, à sa demande, de
bénéficier d’une sédation profonde et continue jusqu’au décès dans des
circonstances bien identifiées.
S’il peut
s’exprimer, on distingue deux cas : celui où il présente à la fois une
souffrance réfractaire aux traitements avec un pronostic vital engagé à court
terme et celui où c’est sa décision d’arrêter un traitement qui engage son
pronostic vital à court terme et est susceptible d’entraîner une souffrance
insupportable.
Si le patient ne
peut exprimer sa volonté, au titre du refus de l’obstination déraisonnable, un
médecin qui arrête un traitement de maintien en vie, applique une sédation
profonde et continue maintenue jusqu’au décès selon une procédure collégiale.
Quand
l’état du patient le permet, il peut bénéficier d’un accompagnement de fin de
vie à domicile.
Le
patient a le droit de refuser un traitement ; le médecin doit informer le
patient des conséquences de son choix, mais n’est pas là pour le convaincre à
tout prix.
Les
directives anticipées deviennent contraignantes pour le médecin, avec
obligation de procédure collégiale lorsque ce dernier ne souhaite pas les
appliquer ; elles ne sont plus limitées dans le temps.
Le
rôle de la personne de confiance est renforcé ; une personne sous tutelle,
avec l’accord du juge, peut désigner une personne de confiance
Les décrets
d’application de la loi sont parus depuis août 2016. Ils donnent les modalités
pratiques de la rédaction des directives anticipées et explicitent le cadre de
la sédation profonde et continue jusqu’au décès.
A aucun moment,
dans le texte de loi en vigueur, il n’est fait référence au « suicide
assisté » ni à « l’euthanasie ».
Mais
déjà, et alors qu’un nouveau Président de la République vient d’être élu, on
parle de modifier la loi une nouvelle fois à l’occasion de la révision des lois
de bioéthique en 2018…