9 H 45 – 10 H / Salle 1

LA GOUTTE

Docteur Laurent Grimault - Rhumatologue

La goutte est une maladie de surcharge, en augmentation de fréquence. Sa sévérité est le fait des co-morbidités, du risque cardio-vasculaire et rénal, du handicap fonctionnel. D’origine souvent génétique, elle est aggravée par le mode de vie et les médicaments. Les recommandations EULAR 2014 restent d’actualité. Le traitement est ciblé avec un objectif précis, obtenir une uricémie durablement inférieure à 360µmol (60mg) et 300µmol (50mg) en cas de goutte sévère (tophus et arthropathie). Sa prise en charge est insuffisante puisqu’en France, 65% des goutteux ne sont pas à l’uricémie cible.

Il faut éduquer et impliquer le patient. Supprimer bières avec ou sans alcool, sodas sucrés et alcools forts. Substituer si possible un traitement par diurétiques de l’anse ou un Thiazidique. En cas d’HTA préférer un traitement par le LOSARTAN ou un inhibiteur calcique et en cas de dyslipidémie, une statine ou le FENOFIBRATE. Traiter les crises le plus tôt possible : COLCHICINE en réduisant les doses (inférieur à 2mg par jour) ou AINS ou corticoïdes oraux ou injections intra-articulaires. Surtout traitement hypo-uricémiant (THU) au long cours : indiqué en cas de crises récidivantes, de tophus, d’arthropathie uratique et de lithiase rénale. Recommandé dès la première crise chez les sujets jeunes (moins de 40 ans) ou ayant une uricémie très élevée (supérieure à 480µmol ou 80mg) ou des co-morbidités (insuffisance rénale, HTA, insuffisance coronarienne, insuffisance cardiaque). Initiation toujours à faible dose puis augmenter progressivement. L’ALLOPURINOL reste le traitement de première intention en l’absence d’insuffisance rénale et d’intolérance. Débuter à 100mg puis 90% des patients seront à la cible sous 300 à 400mg par jour. En cas d’échec, d’intolérance ou de contre-indication sont proposés : FEBUXOSTAT, uricosurique ou association ALLOPURINOL et uricosurique. D’autres molécules arrivent mais n’ont pas encore soit d’AMM soit de prix. Un traitement prophylactique des crises est recommandé dans les six premiers mois du THU.