Evolution récente des résistances aux antibiotiques et aux antiseptiques

Cochet


Pr Pierre-Emmanuel CHARLES
Réanimation médicale

Pr Pascal CHAVANET
Infectiologue
Dr Ludovic-Serge AHO
Epidémiologiste et hygiène hospitalière

Les résistances aux antibiotiques existent dans la nature, permettant à de nombreux micro-organismes de survivre. Les antibiotiques sont utilisés depuis le XXème siècle en agriculture, pour l'élevage et également en médecine humaine, permettant la guérison de nombreuses infections bactériennes autrefois mortelles : pneumonie, endocardites, pyélonéphrites, streptococcie...etc..etc. Cependant, les bactéries changent, s'adaptent, deviennent résistantes aux antibiotiques actuels par action de filtre sélectif de ces médicaments en population générale. C'est ainsi que le colibacille devient résistant aux C3G et que le taux de résistances aux FQ augmente, en pratique médicale de ville et aussi vétérinaire. La seule façon d'éviter ou de limiter ces risques est d'employer les antibiotiques uniquement en cas de nécessité.
Parallèlement, le pneumocoque, très résistant au début des années 2000, restaure une partie de ses sensibilités laissant évoquer que la vaccination anti-pneumococcique y serait pour quelque chose.
A l'hôpital et a fortiori en réanimation, là où les malades sont les plus gravement atteints, les plus fragiles et donc exposés aux infections les plus sévères, il n'est pas étonnant que les résistances soient fréquentes (et parfois insurmontables comme les carbapénèmases) et que des germes particuliers soient identifiés (SAMR, Acinetobacter, Pseudomonas,....).
Dans ce contexte d'augmentation des résistances, il convient d'éviter le plus possible de transmettre ces germes. L'hygiène en famille, en cabinet, à l'hôpital ou en réanimation est la pierre angulaire de cette prévention. L'action physique du lavage des mains est efficace, l'action chimique des savons et/ou des antiseptiques s'ajoute. Les résistances microbiennes aux antiseptiques existent bien, mais pour le moment ne posent pas de problème incontournable ; les solutions hydroalcooliques actuellement disponibles sont efficaces sauf sur Clostridiume (pour lequel le savon est utile).


Voir l'intégralité de la communication : Dossier 1, Dossier 2


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