Fièvre au retour d'un voyage : que redouter ?
Pr Lionel PIROTH
Maladies Infectieuses
Si la proportion de voyageurs présentant un problème infectieux au cours ou dans les suites immédiates de leur voyage varie beaucoup, elle peut aller de 15 à 60% dans les zones les plus à risque. Les éléments clés à recueillir pour asseoir la prise en charge diagnostique et thérapeutique comprennent :
- le voyageur : statut vaccinal, co-morbidités éventuelles (âge, grossesse, déficit immunitaire,...) ;
- le voyage : nature du séjour (pays de destination, conditions du voyage, conditions de vie sur place), durée du séjour, mesures de prévention effectivement observées sur place ;
- la maladie : délai écoulé entre l'apparition des signes et le début du séjour, principal ou principaux signe(s) d'accompagnement associé(s) à la fièvre (notamment diarrhées, troubles neurologiques, atteinte respiratoire, signes cutanés,...), principale(s) anomalie(s) biologique(s) associée(s) (anémie, éosinophilie, leuconeutropénie, thrombopénie, ...).
Si toute fièvre au retour n'est pas obligatoirement exotique, elle doit faire évoquer systématiquement un paludisme au retour d'un voyage en zone impaludée (notamment devant un tableau «gastroentéritique»), jusqu'à preuve du contraire. Les autres grandes maladies infectieuses comme la typhoïde, les méningites bactériennes, le choléra, les fièvres hémorragiques virales, ou le MERS (Middle East Respiratory Syndrome) par exemple sont rares, comparées à des infections sous-estimées comme les hépatites virales (notamment l'hépatite A) ou la grippe. Dans tous les cas, ces pathologies du retour rappellent et soulignent l'importance des conseils donnés avant le voyage et du respect des mesures préventives.
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