Nouvelles hormonothérapies dans le cancer de prostate métastatique

Ladoire

Dr Sylvain LADOIRE
Oncologue


L'hormonodépendance aux androgènes, notamment à la testostérone, du cancer de la prostate est démontrée depuis le milieu des années 40. La castration, chirurgicale (pulpectomie) ou pharmacologique (analogues de la LH-RH), constitue le traitement de première intention du cancer de prostate métastatique, avec son souvent une efficacité spectaculaire, mais limitée dans le temps. Lors de la phase de progression de la maladie malgré une castration efficace, le traitement consistait jusqu'à présent à réaliser, pour les patients pouvant la recevoir, une chimiothérapie par docétaxel (taxotère®).
Depuis 2 à 3 ans, le paysage thérapeutique des cancers de prostate est totalement bouleversé avec l'arrivée simultanée de nombreuses molécules : parmi celles-ci, ce sont les nouvelles approches d'hormonothérapie (dites de 2e génération) qui suscitent le plus d'espoir, essentiellement en raison de leur excellent rapport bénéfice clinique/tolérance.
Le rationnel de développement de ces nouveaux traitements repose sur la découverte que la majorité des cancers de prostate progressant malgré une testostéronémie sanguine effondrée, continuaient d'utiliser la voie des androgènes et des récepteurs aux androgènes (RA) comme voie oncogénique principale, avec essentiellement 2 mécanismes :
1) Une surexpression très importante du RA pouvant être ciblée par les nouveaux antiandrogènes qui empêchent les effets cellulaires du RA : il s'agit essentiellement pour l'instant de l'enzalutamide, disponible en ATU (Autorisation Temporaire d'Utilisation).
2) Une synthèse intra-tumorale d'androgènes pouvant être ciblée par les inhibiteurs des enzymes impliquées dans la cellule cancéreuse : il s'agit essentiellement pour l'instant de l'acétate d'abiratérone (Zytiga®), disponible en ville.
Ces 2 traitements ont montré une amélioration non seulement de la survie globale, mais aussi et surtout de la qualité de vie des patients, notamment du fait de leur excellent profil de tolérance.
Des études stratégiques visant à définir leur positionnement optimal dans l'enchaînement des traitements, ainsi que l'intérêt des associations thérapeutiques, sont en cours.

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