Troubles musculosquelettiques, mal du siècle : prise en charge

Dr Thierry RUMEAU
Médecin du Travail

CONSTAT
Lombalgies, syndromes du canal carpien, tendinites, le nombre de troubles musculo-squelettiques (TMS) explose.
Ces pathologies représentent plus de 80% des maladies professionnelles reconnues en Bourgogne Franche-Comté et la croissance annuelle est de 20% depuis 10 ans.
En 2006, les TMS indemnisés sont responsables de plus de 700 millions d'euros de cotisation pour les entreprises. La CNAM estime le coût d'un TMS de l'épaule à 27000 euros.
Tous les secteurs de production sont maintenant touchés avec une augmentation très nette dans les entreprises de service (bureautique, caisse,...).
ETIOLOGIE
L'étiologie des TMS est multifactorielle : contraintes physiques (posture, vibration, manutention, froid ....), facteurs individuels (âge sexe...).
L'organisation du travail (35H, mondialisation.....), les facteurs psychosociaux (relation dans l'entreprise, la reconnaissance), le vécu au travail sont des éléments primordiaux pour comprendre et donc agir efficacement pour une prévention durable.
QUE FAIRE ?
Que peuvent faire le médecin du travail et le médecin traitant ?
-Le médecin traitant est souvent déconcerté par des lésions difficiles à traiter, sources de handicap durable, où l'exclusion par l'arrêt et/ou l'inaptitude semble inéluctable.
-Le médecin du travail, très au fait des conditions globales et spécifiques pour le salarié, est souvent en recherche d'une décision collégiale.

UNE SEULE REPONSE :
La prévention concerne tout le monde, du salarié au directeur, en passant par les acteurs médicaux de l'entreprise et hors du lieu de travail.
-Il s'agit en premier lieu de réduire les risques des postes de travail. La prévention nécessite ainsi de mobiliser les acteurs de l'entreprise ; médecin du travail, infirmière, chef d'équipe, chef d'entreprise...
-En second lieu, les acteurs externes doivent intervenir, parmi lesquels le médecin traitant peut devenir un des piliers d'une prévention durable. Il doit mobiliser les partenaires, accompagner son patient en souffrance afin de permettre une amélioration des conditions de travail et le maintien en entreprise du salarié à capacité réduite.
-Sans cette démarche collective, le salarié risque une vie de chômage et d'exclusion, et nous savons que le travail reste un facteur essentiel de construction identitaire et d'autonomie sociale.


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