Le point sur le dépistage organisé : sein et colon

photo dancourt vincentDr Vincent DANCOURT
Médecin Coordonnateur ADECA

Le cancer du sein est au deuxième rang des cancers en France avec, en 2005, 50 000 nouveaux cas diagnostiqués. Il reste grave, ainsi en 2005 plus de 11000 femmes en sont décédées.
Il est maintenant bien établi qu'un dépistage tous les deux ans de ces tumeurs peut diminuer la mortalité liée à ce cancer de près de 30% si toutefois la participation à ce dépistage est suffisante. Face à ce problème de santé publique, le gouvernement français a décidé de généraliser ce dépistage à tout le territoire.
L'augmentation de la participation au dépistage organisé du cancer du sein se confirme, même si elle reste encore éloignée des 70% préconisés des recommandations européennes. En 2007, elle était de près de 51% pour la France (55% pour la région Bourgogne) avec de grandes disparités selon les départements.
Il est important de collecter les données des lésions découvertes afin de surveiller de près une éventuelle dérive de ce programme, à ce titre, l'apport des médecins généralistes est primordial.

Le cancer du colon et du rectum qui pointe en 3ème position des lésions cancéreuses avec près de 37 000 cas par an en France est un cancer dont le pronostic reste sombre puisque près de 17000 personnes en décèdent chaque année.
Diverses études européennes ont désormais démontré qu'il était possible de réduire la mortalité liée au cancer colorectal, en réalisant tous les deux ans un test de recherche de sang dans les selles. L'étude bourguignonne a ainsi démontré que la répétition de ce test dans la population permettait de réduire cette mortalité de 16%. Fort de ces résultats, les recommandations européennes préconisent ce dépistage dans la population âgée de 50 à 74 ans. Ainsi depuis 2004, 23 départements proposent ce dépistage à leurs résidents. En cas de test positif, une coloscopie doit être proposée par le médecin. A la fin de l'année 2008, ce dépistage devrait pouvoir être proposé sur tout le territoire français. Il a été montré qu'à condition d'associer pleinement les médecins généralistes, il était possible d'obtenir un taux de participation au moins supérieur à 50% et de conserver cette participation dans le temps.
Le test Hemoccult® est pour l'instant le seul test ayant démontré son efficacité en population générale. Des études sont en cours (notamment en Bourgogne) pour évaluer l'efficacité des tests immunologiques de recherche de sang dans les selles.


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