Prise en charge de la maladie de Parkinson

Dr Isabelle BENATRU
Neurologue

La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative fréquente et invalidante. La prévalence moyenne dans les pays occidentaux est de 100-200 / 100 000 personnes et augmente avec l'âge. Ainsi, cette maladie toucherait environ 120 000 personnes en France. Elle débute en moyenne à l'âge de 55 à 60 ans et touche un peu plus les hommes que les femmes. La dégénérescence des neurones dopaminergiques de la substance noire (ou locus niger) entraîne un dysfonctionnement des circuits des ganglions de la base. Les mécanismes étiopathogéniques à l'origine de cette affection demeurent incertains mais l'hypothèse d'une interaction gène-environnement est évoquée devant l'intrication d'une susceptibilité génétique et des facteurs de risque environnementaux.

Le diagnostic est clinique et repose sur la triade motrice associant tremblement de repos, rigidité et akinésie. Au stade initial, les symptômes sont très souvent asymétriques et en dehors des signes extrapyramidaux, le reste de l'examen neurologique est normal. A un stade plus avancé, apparaissent des signes axiaux doparésistants, source de handicap et de gène fonctionnelle. A côté de ces troubles moteurs bien connus, cette maladie peut comporter des perturbations cognitives, psychiques et affectives qui apparaissent plus ou moins précocement au cours de l'évolution.

La prise en charge de la maladie de Parkinson est symptomatique. Le traitement médicamenteux principal de cette affection repose sur la L-dopa et les agonistes dopaminergiques, auquel s'associent les inhibiteurs enzymatiques (ICOMT et IMAO) et les anticholinergiques. Le choix du traitement initial dépend de l'âge du patient et de la gêne fonctionnelle. Néanmoins, au cours de l'évolution et après une période de lune de miel, des complications motrices liées au traitement surviennent. C'est pourquoi s'est développée, depuis le début des années 90, la stimulation cérébrale profonde des noyaux sous thalamiques, technique neurochirurgicale efficace sur l'ensemble des symptômes moteurs. Enfin, la rééducation fonctionnelle apparaît indispensable pour entretenir la marche, l'équilibre postural, les amplitudes articulaires et maintenir une activité physique régulière.


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