Règles de prescription chez la personne âgée

photo disson dautricheDr Anne DISSON-DAUTRICHE
Centre Régional de Pharmacovigilance de Bourgogne


Les effets indésirables médicamenteux (EIM) sont 2 fois plus fréquents en moyenne après 65 ans et 10 à 20% de ces effets conduisent à l'hospitalisation. 30 à 60% des EIM sont prévisibles et évitables. La plupart de ces EIM s'expliquent par les modifications pharmacocinétiques et pharmacodynamiques induites par le vieillissement. Ainsi, il faut être particulièrement vigilant en cas de prescription d'un médicament à forte liaison protéique chez un patient dénutri (AVK, AINS, digitaliques...). La posologie d'un médicament à élimination rénale (aminosides, digoxine, flécaïne...) doit être calculée en fonction de la clairance de la créatinine (formule de Cockroft et Gault ?, formule MDRD ?). Les interactions médicamenteuses représentent 30% de la pathologie iatrogène du sujet âgé et plusieurs mécanismes entrent en jeu : l'induction ou l'inhibition du Cytochrome P450 dans le métabolisme hépatique (inducteurs enzymatiques : la rifampicine, la carbamazépine ; inhibiteurs enzymatiques : macrolides, cimétidine...) ou les protéines de transport. Certaines classes médicamenteuses sont plus à risque chez la personne âgée (anticoagulants, psychotropes, médicaments du système cardio-vasculaire, AINS...). Par conséquent, la prescription des médicaments chez le sujet âgé implique d'avoir un diagnostic, mais aussi de prendre en compte certains paramètres (TA, fonction rénale, albuminémie...), d'avoir une connaissance de l'ensemble du traitement et de vérifier à chaque modification les contre-indications et précautions d'emploi.



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