Maladie de Parkinson : que faire quand on ne sait plus quoi faire ?
Dr Arnaud GENTIL
Neurologue
La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative fréquente et invalidante, touchant un peu plus les hommes que les femmes. L'âge moyen de début de la maladie est de 55 à 60 ans mais sa prévalence augmente avec l'âge, estimée en moyenne à 2 cas pour 1000. Elle est liée à une dégénérescence des neurones dopaminergiques de la substance noire. L'origine exacte de la maladie reste encore indéterminée, associant des facteurs environnementaux et un terrain de susceptibilité génétique.
Cette maladie neurodégénérative se manifeste avant tout par des signes moteurs (tremblement de repos, akinésie, rigidité extra-pyramidale) et des signes non moteurs (dysautonomiques, thymiques et cognitifs, digestifs, troubles du sommeil).
Les traitements médicamenteux à disposition sont presque exclusivement symptomatiques et doivent être associés systématiquement à la kinésithérapie motrice, contribuant ainsi à améliorer la qualité de vie et diminuer le handicap.
L'évolution de la maladie de Parkinson se fait classiquement en trois phases :
1. la «lune de miel», à la phase initiale de la maladie avec une très bonne réponse aux traitements symptomatiques,
2. la phase de la maladie installée avec l'apparition des fluctuations motrices liées au traitement dopaminergique au long cours, l'apparition de signes non moteurs et/ou non sensibles aux traitements symptomatiques classiques,
3. la phase de déclin avec l'apparition des signes axiaux (chutes, troubles cognitifs, troubles sphinctériens...).
Alors que la gestion de la maladie est assez simple durant la phase de «lune de miel», elle est plus complexe aux stades évolutifs suivants, nécessitant généralement le recours au neurologue.
Deux situations se présentent alors.
La première est celle du patient ayant débuté sa maladie entre 40 et 50 ans. Divers traitements peuvent alors être proposés : ajustements des traitements médicamenteux et/ou traitement chirurgical par stimulation cérébrale profonde des noyaux sous thalamiques.
La seconde situation est celle du patient débutant sa maladie à un âge plus avancé et chez qui les phases évolutives de la maladie sont moins marquées. La gestion de la maladie est alors plus difficile du fait d'une tolérance souvent moins bonne des traitements agonistes dopaminergiques, et d'un terrain polypathologique fréquent majorant le handicap lié à la maladie de Parkinson. La prise en charge médicamenteuse repose alors sur l'utilisation de la L-dopa ou de la pompe à Apomorphine, ainsi que la prise en charge plus globale des troubles associés cognitifs et urinaires, sans oublier l'intensification de la kinésithérapie.