La fracture du col fémoral en 2013
Dr Guillaume LORTON
Chirurgien orthopédique
Les fractures «du col du fémur» sont aujourd'hui estimées à 50000 par an en France.
Elles regroupent les fractures cervicales et les fractures du massif trochantérien et sont de plus en plus fréquentes. Ceci est dû au vieillissement de la population et à l'augmentation de l'espérance de vie. Elles vont représenter, dans les années à venir, une part très importante de l'occupation des lits des services de traumatologie et d'orthopédie posant à terme un problème de santé publique.
De nombreuses innovations chirurgicales, moins invasives, ont vu le jour ces dix dernières années, cherchant à donner une stabilité immédiate afin de permettre une remise en charge précoce de ces patients âgés.
En fonction du type de fracture, l'intervention est le plus souvent, soit la mise en place d'une prothèse de hanche, soit la réalisation d'une ostéosynthèse de type enclouage proximal. Les suites opératoires restent plus simples en cas de prothèse car l'appui est immédiat et complet le plus souvent, rendant la rééducation plus facile et donc la reprise d'une autonomie plus rapide. Un retour à domicile peut même être envisagé, si le patient n'est pas isolé, en collaboration avec la famille et le médecin traitant, notamment pour la gestion du suivi post-opératoire. Un traitement antithrombotique est indispensable pendant cinq semaines, le plus souvent des HBPM, en l'absence de traitement antérieur par AVK.
En cas d'ostéosynthèse, il est souvent nécessaire de différer l'appui complet, le temps de la consolidation ; un séjour en centre de rééducation et convalescence est alors nécessaire, rendant l'hospitalisation plus longue avec un risque de morbidité accrue.
Cette fracture reste un événement grave chez le sujet âgé. Le taux de mortalité est de 20 à 30% à un an, et environ 50% des patients gardent des séquelles qui entraînent une perte d'autonomie. Ce taux semble plafonner malgré les progrès anesthésiques et chirurgicaux.
Il est désormais admis qu'une prise en charge chirurgicale précoce est nécessaire dans tous les cas afin d'améliorer le pronostic vital et fonctionnel.
Devant ce phénomène de société, il est nécessaire par ailleurs de se poser la question du retentissement économique d'une telle lésion à une époque où le coût de la santé est si discuté, tout en essayant de mettre en exergue les moyens de risque de survenue de cette fracture si banale.
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