Peau et médicaments

Dr Evelyne COLLET
Dermatologue


Les toxidermies regroupent les manifestations cutanées et muqueuses secondaires à la prise d'un médicament. Leurs aspects cliniques hétérogènes, leurs délais de survenue variables et la diversité des mécanismes immunologiques impliqués rendent leur diagnostic et leur exploration difficiles. Certaines toxidermies mettent en jeu le pronostic vital : l'anaphylaxie, le «syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse» ou DRESS (drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms) et les nécrolyses épidermiques ou syndrome de Lyell et de Stevens-Johnson qui doivent être rapidement pris en charge en milieu spécialisé.

La démarche du clinicien dans la prise en charge d'une toxidermie est la suivante :
1. Identification sémiologique de la toxidermie (description, extension et si possible photographies)
2. Recherche des signes de gravité qui imposeront une surveillance et une hospitalisation du malade si plus de 2 critères sont présents : éruption couvrant plus de 60% de la surface corporelle, fièvre > 38°5, adénopathies, hépatosplénomégalie, érosions des muqueuses buccales ou génitales, décollement cutané ou bulles (signe de Nikolski), purpura, présence d'un oedème ferme, fixe du visage prédominant aux paupières (signe de DRESS)
3. Enquête médicamenteuse avec un schéma chronologique de toutes les prises médicamenteuses dans les semaines qui précèdent l'éruption (attention aux médicaments pris ponctuellement et oubliés par le malade tel que les AINS, antitussifs...).
4. Interruption des médicaments imputables et remplacement par une classe chimique différente quand le traitement est indispensable. Il est important de dire au malade de ne pas jeter les médicaments suspectés car ils seront utiles si un bilan allergologique ultérieur est programmé
5. Déclaration de tout événement grave ou inattendu auprès du centre régional de pharmacovigilance.



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