Peau et psychiatrie

photo chauvet gelinierDr Jean-Christophe CHAUVET-GÉLINIER
Psychiatre

Il paraît intéressant d'aborder la question de la peau sous le double regard psychologique et organique d'enveloppe contenante, de barrière protectrice ou encore de filtre des échanges entre milieu intérieur et extérieur. Aussi le psychisme et la peau entretiennent-t-ils à plusieurs titres des rapports privilégiés. Sur un plan embryologique, à l'image du tissu cérébral vecteur des émotions et humeurs, la peau dérive de l'ectoderme, la plus externe des couches cellulaires de l'embryon. La peau, organe sensoriel fort diversifié comme en atteste la complexité de son anatomie, forme aussi une enveloppe protectrice contre les agressions du milieu, un régulateur thermique et métabolique. De même la peau, celle des mains ou du visage, portée au grand jour, demeure assurément un organe crucial de relation mis en jeu dès les premiers instants de l'existence, à travers le «handling», le «peau à peau» mère-enfant inaugurant la vie psychique. De ce fait il semble concevable que psychiatrie et dermatologie puissent elles-mêmes entretenir des liens singuliers que nous développerons ici.
Nous proposons d'aborder respectivement trois aspects essentiels des interactions cliniques couramment décrites entre pathologies psychiatriques et dermatologiques. Nous évoquerons d'abord les conséquences psychologiques des affections dermatologiques, puis nous décrirons l'expression dermatologique des troubles psychiatriques avant d'évoquer la dimension psychosomatique des maladies de la peau.


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