Allergies au venin d'hyménoptères : ce que le MG doit savoir

Dr Yann DEVILLIERS
Pneumologue

Les réactions aux piqûres d'hyménoptères (guêpes, abeilles, frelons), contrairement à celles des insectes hématophages (moustiques, taons), donnent de façon non exceptionnelle des réactions allergiques dont certaines peuvent être dramatiques par choc anaphylactique (entre 20 et 30 morts/an en France).
Le médecin généraliste est souvent confronté en urgence à la réaction aiguë d'un patient qui n'est souvent pas un de ses patients.
Dans l'urgence, il convient de distinguer :
- les réactions locales, c'est à dire qui ont une contiguïté avec le point de piqûre même si elles peuvent être étendues,
- des réactions générales dont le premier stade en est l'urticaire et pouvant aller jusqu'au choc anaphylactique grave avec collapsus.
Les réactions locales sont traitées par un traitement local : pansement alcoolisé, éventuellement traitement antihistaminique voire corticoïde local ou général.
Les réactions généralisées doivent faire l'objet, surtout s'il y a eu chute de tension, d'une surveillance et notamment d'une hospitalisation pour surveillance car il existe des rechutes.
A ce stade, très souvent, les réactions sont maîtrisées au cabinet, pendant la consultation d'urgence ; il convient cependant de ne pas en rester là et d'une part de prescrire une trousse de secours comprenant notamment antihistaminique, béta-II mimétique (pour prévenir un choc laryngé), stylo injectable d'ADRENALINE en cas de réaction sévère, de prévoir un bilan allergologique et d'indiquer au patient qu'il doit rencontrer son généraliste habituel s'il a été vu en urgence par un autre médecin pour assurer une continuité des soins.
La consultation allergologique s'attachera à :
- rechercher l'insecte en cause (quelquefois évident à l'interrogatoire),
- évaluer la sensibilité sur des tests cutanés (et éventuellement des RASTs en cas de doute),
- préciser l'indication d'une désensilisation.
La désensibilisation :
- comporte des contre-indications, notamment elle ne doit pas être réalisée sous béta-bloquant et, à moindre degré, IEC ; le patient doit être prévenu de la contre-indication, pendant le temps de la désensibilisation, à ces produits,
- est initiée par un traitement hospitalier selon la méthode RUSH le plus souvent,
- les injections de rappel devront être maintenues 4 à 5 ans et peuvent parfaitement être effectuées au cabinet du médecin généraliste.


Voir l'intégralité de la communication


Haut de page