Le vin est-il bon pour la santé ?

photo pinoitPr Yves COTTIN
Cardiologue


Depuis le début des années 90, la communauté scientifique s'intéresse aux liaisons dangereuses entretenues entre le vin et la santé : vertus protectrices pour les uns, effets dévastateurs pour les autres. Pour les cardiologues, les travaux de Di Castelnovo font référence. Publiés dans la grande revue Américaine, les «Archives of Internales Medicine», les auteurs ont suivi pendant 6 ans, 2487 sujets, âgés de 70 à 79 ans, sans atteinte cardiovasculaire ou insuffisance cardiaque. Après ajustement aux facteurs confondants, les buveurs modérés (1-7 verres par semaine) présentent une réduction significative des décès toutes causes et des événements cardiaques majeurs aussi bien chez les hommes que chez les femmes.
Mais les vraies nouveautés proviennent des données physiopathologiques. En effet, les tanins du vin rouge contiennent une forte concentration de polyphénols issus des pépins, du jus et de la peau des grappes de raisin qui ont servi à l'élaboration de la boisson. Ces substances chimiques qui sont présentes dans la composition de beaucoup de végétaux (les fruits, les légumes, ainsi que le thé), participent à la couleur du vin et à ses qualités gustatives. Elles ont aussi des propriétés bénéfiques intéressantes pour l'organisme car ce sont de puissants antioxydants. De plus, des données récentes montrent que certains polyphénols du vin sont responsables d'un effet vasodilatateur, via la production de NO par les cellules endothéliales. Et le mécanisme, qui vient d'être récemment élucidé par une équipe Française, passe par l'un des récepteurs des hormones oestrogènes des cellules de la paroi vasculaire, auxquels se lient les molécules de polyphénols. Un autre travail a testé si le polymorphisme du gène de l'alcool déshydrogénase 1C (ADH1C) avait un impact sur les facteurs de risque cardiovasculaire. Les auteurs ne mettent pas en évidence de relation entre la consommation d'alcool évalué par un questionnaire et le phénotype. Par contre, il existe une relation entre les variations génétiques de l'alcool dehydrogénase et l'impact de l'alcool sur le surpoids et l'obésité abdominale.
Au printemps médical, les données les plus récentes et les plus marquantes seront présentées.


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