Dépression de l'adolescent
Docteur JM PINOIT
Un diagnostic difficile :
- Près de
8 % des adolescents entre 12 et 18 ans souffriraient d'une dépression. - Contrairement à ce que l'on
peut repérer à l'âge adulte, la dépression de l'adolescent ne comporte aucun
signe spécifique ; plus que par une tristesse, elle s'exprime par des
comportements (irritabilité, agressivité) et des somatisations, qui peuvent
parfois constituer des signes trompeurs. Une autre caractéristique réside dans
l'aspect fluctuant de ces signes, avec des phases d'amélioration infra ou
ultra-diennes. - Le diagnostic reste également
difficile du fait de l'existence de la « crise d'adolescence » ;
en effet, la « déprime » est un état normal et transitoire durant
lequel l'adolescent présente une série de symptômes à tonalité dépressive
(comme la morosité ou l'instabilité émotionnelle). Mais, fait important, cet
état ne présente pas une intensité cliniquement significative et, surtout, ne
retentit pas significativement sur le fonctionnement quotidien, relationnel ou
scolaire de l'adolescent. Elle doit toutefois être surveillée car elle
constitue un facteur d'évolution vers une véritable dépression. - Pour établir le diagnostic de dépression, les
symptômes doivent durer au moins 15 jours et être au minimum au nombre de cinq,
comprenant un des deux symptômes cardinaux : humeur dépressive (ou irritable)
ou perte d'intérêt (ou de plaisir). - L'évaluation du risque suicidaire est bien entendu
impérative mais repose sur des facteurs de risques et une évaluation distincte
des symptômes dépressifs. C'est là un point capital. - On distingue plusieurs
objectifs : protéger l'adolescent contre la crise suicidaire, l'aider à
dépasser ses vulnérabilités et à retrouver une estime de soi. - Selon la sévérité de la
dépression, différents types de psychothérapies sont recommandées (thérapies de
soutien ou spécifiques). - En présence de symptômes
graves, de complexité du diagnostic, d'une difficulté dans la relation thérapeutique
ou d'une demande formulée par le patient, l'adolescent peut être orienté vers
un (pédo) psychiatre, un traitement médicamenteux, une hospitalisation peuvent
alors être proposés. - Enfin, la famille doit faire
intégralement partie du processus de prise en charge dans la mesure où la
dépression est souvent liée à une problématique relationnelle avec les parents.
Une prise en charge adaptée à
chaque situation :